Les univers utopiques permettent-ils de rêver ou de mieux étudier notre monde ?



BnF - Utopie, la quête de la société idéale en Occident
L'exposition virtuelle propose de comprendre ce qui pousse l'homme à cette quête d'une société idéale, à travers quatre périodes : les sources de l'utopie ; au temps des Lumières ; l'utopie dans l'histoire ; les utopies du XXe siècle. Le dossier, organisé de façon chronologique et richement illustré, développe les différents aspects de cette quête : millénarismes, utopie et nature, utopie et sciences, utopie et famille, etc. Certains documents peuvent être exploités de manière interactive. Un cabinet de lecture offre un véritable outil documentaire et de recherche. Des pistes pédagogiques et des ateliers permettent d'interroger les différentes problématiques contemporaines. Une réflexion est notamment proposée autour des utopies d'Internet. Des pistes de travail sont également fournies, directement axées sur le regroupement de textes pour le bac de français, ainsi que des parcours philosophiques.
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UTOPIE : Définition de UTOPIE
A. − SOCIOPOLITIQUE
1. Plan imaginaire de gouvernement pour une société future idéale, qui réaliserait le bonheur de chacun. Dégager de tout la vertu, construire des utopies, déranger le présent, arranger l'avenir (...) c'est la liberté de l'Allemand. Le Napolitain a la liberté matérielle, l'Allemand a la liberté morale (Hugo, Rhin, 1842, p. 474).Quand un Thomas More ou un Fénelon, un Saint-Simon ou un Fourier construisent une utopie, ils contruisent un être de raison, isolé de toute existence datée, et de tout climat historique particulier (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 140).
2. P. ext. Système de conceptions idéalistes des rapports entre l'homme et la société, qui s'oppose à la réalité présente et travaille à sa modification. Le peuple remplira tout à la fois le rôle de prince et celui de souverain. Voilà en deux mots l'utopie des démocrates, l'éternelle mystification dont ils abusent le prolétariat (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 315).En opposant ainsi idéal historique concret et utopie, nous ne méconnaissons pas, du reste, le rôle historique des utopies (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 140).
3. P. méton.
a) Gén. au plur. Idées qui participent à la conception générale d'une société future idéale à construire, généralement jugées chimériques car ne tenant pas compte des réalités. Utopies sociales, humanitaires. Le socialisme ne finira pas. Mais sûrement le socialisme qui triomphera sera bien différent des utopies de 1848 (Renan, Avenir sc., 1890, p. xv). Il s'apercevait brusquement du degré d'impréparation dans lequel l'avait plongé une longue période d'utopies pacifistes (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 58).
b) Ouvrage qui conceptualise une société idéale à construire. Il y a quelques années, Kautsky écrivait la préface d'une utopie passablement burlesque (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 206).Ils y rédigent d'orgueilleuses biographies ou, comme Fourier, des utopies fastueuses (Mounier, Traité caract., 1946, p. 553).
B. − Au fig. Ce qui appartient au domaine du rêve, de l'irréalisable. Synon. chimère, fiction, illusion, rêve.Rodolphe ganté, avec une canne, chimère! utopie! quelle aberration! Rodolphe frisé! (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 264).Comment veut-on ordonner le chaos qui constitue cette infinie informe variation: l'homme? Le principe: « Aime ton prochain » est une hypocrisie. « Connais-toi » est une utopie mais plus acceptable car elle contient la méchanceté en elle. Pas de pitié. Il nous reste après le carnage l'espoir d'une humanité purifiée (Tzara, Manif. Dada, 1918, p. 17).
− [Avec ell. du déterm.] Un nouvel équilibre devait être trouvé qui permît de libérer les capacités d'initiative et de responsabilité des salariés en leur reconnaissant des droits nouveaux. Était-ce utopie? (Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p. 223).


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